Coup de cœur 2015 |
On parle souvent de « bataille de Guadalcanal », alors que cette opération dura plusieurs mois à partir de début août 1942, marquant un tournant majeur dans le théâtre d’opérations du Pacifique. Ce fut le moment où de défensive, la stratégie américaine devint offensive. Guadalcanal marque le début de la reconquête américaine des archipels du Pacifique. Ce sera le prélude à la stratégie du saute-mouton qui amènera les troupes US aux portes du Japon. Certains auteurs ont d’ailleurs évoqué (abusivement peut-être) Guadalcanal comme étant la « Stalingrad du Pacifique ». C’est dire l’importance majeure que purent revêtir ces combats. L’impact fut important auprès du public américain, à tel point qu’un nombre non négligeable d’ouvrages lui furent dédiés aux États-unis. De même, cette campagne inspira une dizaine de longs-métrages, depuis Les diables de Guadalcanal (1951) à La ligne rouge (1998). Pas étonnant que « l’historien-orfèvre » qu’est Bernard Baëza ait consacré une étude monumentale à ce sujet d’importance.
Le volume précédent s’arrêtant au samedi 10 octobre 1942, on ne s’étonnera pas que ce tome 2 démarre le lendemain, dans une courte période de calme relatif où chacun fourbit ses armes avant la troisième contre-attaque japonaise. La Cactus Air Force, pourtant quasiment anéantie, reprend des forces et le commandement nippon finit par lâcher prise, comprenant sans doute qu’il venait d’assister à un revirement de la guerre du Pacifique. Bien évidemment, compte tenu de l’ampleur de l’enjeu, la période concernée est d’une certaine complexité qu’il n’est pas envisageable de résumer en quelques lignes. Rappelons néanmoins que cette campagne n’est pas exclusivement terrestre, et précisons que l’auteur a développé les interventions de toutes les instances, qu’elles soient aériennes, navales ou terrestres. Un chapitre particulier est dédié aux batailles navales de Guadalcanal.
Nous ne reviendrons pas sur la structure du livre, identique à celle du tome 1. Comme celui-ci, le tome 2 est ciselé avec une minutie qui n’étonne plus de la part de Bernard Baëza, lequel a démontré ses qualités dans ses précédents ouvrages. De nombreuses illustrations viennent enrichir cette volumineuse étude en deux tomes qui totalise environ 1500 photos et plus de 100 profils. On remarquera la présence d’une quarantaine de représentations « 3D » particulièrement convaincantes. Un ouvrage tel que celui-ci ne serait pas complet sans ses annexes. Encore une fois, le lecteur est gâté : liste des pilotes de chasse ayant acquis le statut d’As pendant l’opération Watchtower, tant US que nippons, fac-similés de rapports américains et répertoire des appareils de l’US Marine Corps perdus dans les îles Salomon.
En conclusion de notre analyse du précédent volume, nous précisions qu’un coup de cœur serait décerné aux deux tomes à parution du second, misant sur une égale qualité des volumes. Nous ne nous sommes pas trompés : les deux ouvrages sont strictement de même niveau et nous ne voyons pas comment nous pourrions faire l’économie de cette distinction pour cette étude remarquable et exemplaire qui impressionne par sa richesse.
Philippe Ballarini
500 pages, format 21 x 29,7 cm, relié
800 images, 56 profils couleur
1,795 kg
– Profils et illustrations « 3D » de Michael J. Claringbould.
– Collection Histoire de l’aviation N°32
– Les autres ouvrages de la collection Histoire de l’aviation
– Guadalcanal Vol.1
– Guadalcanal Vol.2
Avec l’aimable autorisation de
© Lela Presse
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