Jean-Christophe Carbonel possède un don. Celui de choisir des sujets qui nous font éprouver, rien qu’à leur évocation, une grande nostalgie. Après des ouvrages sur Heller (La maquette à la française, La gamme Heller-Musée), Matchbox et ESCI, il nous livre un nouvel opus sur un autre fleuron de la maquette plastique, Revell. Ou tout du moins la première partie de son histoire, de 1950 à 1986, un second tome étant annoncé pour la suite de cette chronologie. C’est d’ailleurs un peu dommage car le livre ne fait ici que 92 pages, et un seul ouvrage aurait certainement été envisageable, n’eussent été les contraintes habituelles de sveltesse de la collection Figurines, maquettes et jouets de l’éditeur Histoire & Collections..
Il faut dire que derrière le drapeau de Revell se cachent plusieurs entités, une maison mère aux États-Unis et des filiales très autonomes en Grande-Bretagne et en Allemagne, voire parfois des sous-traitants dans d’autres pays (Belgique, Mexique, Brésil…) pour des versions et parfois des modèles locaux. Tout cela fait beaucoup de kits, beaucoup de catalogues, et d’ailleurs nous ne retrouverons pas dans ce livret les listes complètes par année des kits proposés. Mais peut-être auront-elles leur place dans le tome suivant ? Nous ne retrouverons pas non plus, comme c’était le cas pour les autres marques, moins prolifiques, une représentation de la quasi-totalité des boîtes, même si l’iconographie est à nouveau très riche : des box-arts, ou même des boîtes entières, quelques maquettes montées, des extraits de catalogues, de publicités d’époques ou d’articles de magazines, etc. Le seul accroc se situe dans le décalage, parfois de plusieurs pages, que l’on peut trouver entre l’évocation d’un sujet et, quand elle est présente, l’illustration correspondante. Ça donne un peu une impression de postsynchronisation décalée, mais cela n’enlève rien à l’intérêt de l’ensemble.
Nous retrouvons donc ce que nous aimons sous la plume de Jean-Christophe Carbonel, des anecdotes, des détails sur les concepteurs des maquettes et les illustrateurs des boîtes, le pédigrée de certains modèles, et bien entendu la vie économique de l’entreprise, avec comme souvent ses changements de mains et de têtes pensantes. Pour les anecdotes, il est juste un peu dommage que certaines semblent s’adresser non pas au grand public, mais à des initiés à qui il ne serait pas nécessaire de les expliciter : « dont le fameux DC7 et sa star de cinéma… », « le style européen-mouillé… », « il est généralement reconnu que le grand schisme entre les branches américaines et allemandes de la marque remonte à cette année-là », « qui venait deux ans avant l’affaire du F-19 de Testors-Italeri de 1985… ».
Le fil chronologique est interrompu, de temps en temps et à notre grand plaisir, par des encarts d’une ou deux pages sur fond bleu : « Revell au Japon », « Revell et Heller », « La série des chasseurs au 1/72 H-600 », « La série au 1/32 », etc. Des annexes sont condensées en fin d’ouvrage : systèmes de référence, liste d’illustrateurs, bibliothèque de moules, etc. C’est aussi à la fin du livre que sont regroupées les 58 notes indexées dans le livre, ce qui nuit à la fluidité de la lecture ; on aurait aimé les trouver en bas de page, surtout si c’est pour foncer en page 87 à l’appel de plusieurs petits numéros juste pour y lire « ibid ».
Vous ressortez en tous cas de ce petit livre en ne demandant qu’une chose, de lire bien vite la suite, et que les années de 1987 à nos jours nous soient à leur tour Revell-ées.
Jean-Noël Violette
92 pages, 20 x 24 cm, broché
0,300 kg
– Les autres ouvrages de la collection Figurines, maquettes et jouets
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Histoire & Collections
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