Vous êtes ici : Non classé   

Technique du vol et de l’atterrissage en montagne

Jean-Pierre Ébrard

Jean-Pierre Ebrard, grand spécialiste de la formation au vol montagne sur avion et sur ULM avait publié un premier manuel d’enseignement de cette discipline aux éditions Volez !, que Richard Feeser nous avait présenté en 2010. Cet éditeur ayant disparu, c’est une bonne idée qu’à eue Cépaduès en prenant aujourd’hui la relève, et nous en proposant une édition mise à jour.

La particularité principale est qu’au premier opus était joint un DVD, ce qui n’est pas le cas avec la version 2018. Parmi les mises à jours, on trouve les cinq pages consacrées à Marcel Collot, décédé en 2016, et l’adieu à Dominique Méreuze, qui avait co-préfacé l’édition originale en tant que président de la FFPLUM et porteur d’un « label montagne » fondé sur le volontariat pour les pilotes d’ULM, mort en 2015.

Pour le reste nous retrouvons la structure qui avait fait la richesse de l’ouvrage :
– Les pilotes
– L’environnement
– Les altiports, altisurfaces, glaciers
– L’ULM en montagne
– Le matériel, type de machines, motorisation, skis
– La neige et l’aérologie
– Pilotage en montagne, organisation avant-vol
– Précautions médicales, survie en milieu froid
– Atterrissage, procédures, approche et poser, décollage
– Méthode Henri Giraud
– ULM pendulaire en montagne
– Hélicoptères
– Rassemblements de pilotes
– Quelques figures historiques du vol montagne, Air Alpes
– Mésaventures et retours d’expérience

Les photos, nombreuses, sont parfois un peu petites, contraintes d’édition obligent.
Le texte, riche d’anecdotes, est plutôt agréable. Il présente une rupture surprenante, quand la plume est laissée, pour ce qui concerne les ULM pendulaires, à deux autres auteurs adeptes d’un langage familier plus parlé qu’écrit (« grosso-merdo », « cunimb », « vent de cul », « pendul », « gratos »…)

Une contradiction flagrante oppose aussi les pages pleines de bons sens reprises de Xavier Maniguet, médecin et aventurier, sur les précautions médicales, et celles rapportant les comptes-rendus de vols en ULM : le premier, pages 69-70, rappelle, au-delà de l’obligation légale d’emport d’oxygène au-dessus de 12.500 pieds (3.800 m), les risques importants liés à l’hypoxie, quand d’autres, pages 116-117 racontent des rassemblements de pilotes de pendulaires à l’assaut du Mont-Blanc sans semble-t-il d’équipement particulier, puis le survolant où s’y posant, à 4.807m, quand la « respiration devient de plus en plus profonde »…

Au-delà d’un lectorat spécialisé, les pilotes candidats à une formation montagne pour lesquels ce guide semble incontournable, l’ouvrage est fortement conseillé aux simples promeneurs aériens des massifs montagneux, ceux qui profitent de la relative proximité de leur aéro-club pour passer un dimanche après-midi à survoler pentes et vallées alpines ou pyrénéennes. Il est bon pour tous de connaître les conseils et les raisons de non-survol des randonneurs, des cordées d’alpinistes et des refuges, les risques de déclenchement d’avalanche, les fréquences à utiliser, le sens de circulation préférentiel, les signaux de détresse, et bien entendu toutes les notions d’aérologie.

L’auteur nous le rappelle : « Pour voler en montagne, il n’est pas besoin d’être montagnard, mais en acquérir l’esprit est nécessaire. »

Jean-Noël Violette


188 pages, 17 x 24 cm, broché

Ouvrages édités par
Ouvrages de
Sur le sujet
,
En bref
Cépaduès ISBN 978-2-36493-667-6