Demandez à de jeunes enfants quel métier ils aimeraient pratiquer plus tard. Il y en aura de moins en moins à vous répondre « maître(sse) d’école » (et on les comprend, hélas !) En revanche, le mot « pilote » reviendra encore vite et souvent… sans nécessairement que soit précisé de quel « pilote » il s’agit. Ce livre-album de la collection La grande imagerie nous fournit un élément de réponse : sur 22 pages illustrées, 16 sont dédiées à l’aérospatiale, les six autres aux pilotes de courses automobile et moto ainsi qu’aux pilotes du port. Ce qui change avec les autres titres de la collection ? Un apport massif de photographies qui viennent souvent prendre la place de dessins. Mais aussi, fait exceptionnel : un « chapitre » de quatre pages — habituellement deux seulement — consacré aux pilotes de ligne. C’est dire l’importance qui est donnée ici à ce métier (ou à l’intérêt que lui portent les enfants). « Piloter d’autres avions » évoque les pilotes d’essai, les pompiers du ciel, les ravitailleurs… Partie suivie par l’incontournable sujet sur les pilotes de chasse et sur les « as du show », en l’occurrence les pilotes de patrouilles acrobatiques. Avec les pilotes d’hélicoptère, trop souvent oubliés, on laisse une place particulière à ces drôles d’engins volants à voilure tournante capables de vol en stationnaire. Et puisqu’il faut toujours aller plus haut, on n’oublie pas ces pilotes de l’espace que sont les spationautes (astronautes et cosmonautes).
Fort peu de différences avec les autres volumes de cette collection, sinon une différence à peine perceptible dans la conception et la mise en page, avec en particulier une iconographie davantage orientée photographie. Les deux feuillets d’images à découper (l’un en deuxième, l’autre en troisième de couverture) justifient le titre de la série La grande imagerie. Comme à l’ordinaire avec les ouvrages de cette collection, Fleurus met à disposition des volumes réussis, pertinents et robustes, et ceci à un prix tout à fait raisonnable (7,50 €). L’éditeur recommande ces livres pour des enfants de six ans et plus, ce à quoi on m’a parfois fait remarquer que les textes (qui n’ont rien de « cucul ») pouvaient être d’un décodage ou d’une compréhension pour d’apprentis lecteurs. Ce à quoi nous faisons remarquer qu’il n’est pas interdit, que l’on soit Papa, Tonton, Papet, Maman, Tata, Mémette, etc. de prendre un enfant sur les genoux et de lui montrer les images en les commentant à l’aide du texte. Notons également que si un effort n’est pas fait pour amener les tout-petits à la lecture de livres de vulgarisation (qui n’ont rien de « vulgaire »), il n’y aura plus, dans quelques années, qu’une poignée de veilles badernes pour faire l’acquisition de belles biographies ou monographies… avant que celles-ci ne disparaissent complètement faute de lecteurs.
Philippe Ballarini
28 pages, 23,5 x 29,5 cm, couverture cartonnée
0,434 kg
Conception : Jacques Beaumont
– Disponible en librairies, maisons de presse et grandes surfaces.
– D’autres ouvrages de la collection La grande imagerie.
Avec l’aimable autorisation des
Éditions Fleurus