Publié pour la première fois en 1891, ce récit de Gaston Tissandier a été souvent utilisé depuis par les historiens de la période comme par ceux qui se sont intéressés à l’usage de l’aérostation par l’Armée. C’est en effet l’une des sources écrites parmi les plus importantes sur l’utilisation des ballons pendant la guerre de 1870-1871. Pour cette raison, cette réédition trouvera probablement son lectorat.
Tissandier, professeur de chimie et aéronaute, a été en 1870, l’un des promoteurs des « ballons montés » lors du siège de Paris. Il a lui-même quitté la capitale à bord du Céleste, le 30 septembre 1870. Par la suite, il a commandé l’aérostation de l’Armée de la Loire. Ses pérégrinations l’ont notamment mené auprès de l’Armée de Bretagne dont il décrit la misère au Camp de Conlie (Sarthe). Il assiste également, mais sans y pendre part, à la bataille du Mans. Pour tout cela, il est un témoin de premier ordre.
Cependant, beaucoup de ces points auraient mérité d’être davantage commentés, expliqués aux lecteurs. Car si ces événements et personnages étaient généralement connus du lectorat de 1891, il n’en est plus de même aujourd’hui. C’est en cela que les connaissances d’Alain Fillion, présenté comme un spécialiste de la guerre 1870, auraient été utiles
Or, malgré ce que peut laisser croire la couverture, les explications sont bien légères. Nous n’avons compté que 28 notes, ce qui est peu pour 367 pages. Certes, l’ensemble est précédé d’un avant-propos, mais là encore rien d’extraordinaire. Il s’agit donc bien là d’une réédition de l’ouvrage de Tissandier, sans véritable apport supplémentaire, ce que peut-être on peut regretter.
Cela n’enlève rien au texte de Tissandier, qui garde évidemment toutes ses qualités, à la fois d’écriture et de témoignage sur une période aujourd’hui largement oubliée des Français.
Thierry Le Roy
367 pages, 14 x 21,5 cm, broché