Au printemps 1942, le Japon enchaîne les conquêtes dans le Pacifique. Pour Daisuke, fraîchement diplômé pilote de Zero, c’est l’heure de découvrir le front : il est envoyé à Lae, en Nouvelle-Guinée. Là, il couvre son leader au fil des missions, d’abord pour tenter de conquérir les dernières îles néerlandaises, puis pour défendre les zones déjà occupées…
Olivier Speltens n’a plus à faire ses preuves : avec L’armée de l’ombre et Afrikakorps, il s’est imposé parmi les maîtres de la bande dessinée historique. Après le front russe et le théâtre africain, il s’intéresse cette fois à la guerre du Pacifique. Son dessin fait merveille, tant pour les ciels et les eaux bleus de l’océan que pour les jungles tropicales, sur les formes torturées d’un Catalina comme sur les lignes élégantes d’un Zero. Les visages sont également de bon aloi, avec des expressions réservées qui siéent bien aux caractères des soldats de la Marine impériale. Les amateurs noteront avec plaisir que, pour une fois, les distances qui séparent les avions sont réalistes – on n’a pas l’impression qu’une patrouille, même serrée, est encastrée comme dans trop de bandes dessinées courantes. C’est une conséquence d’une mise en page aérée, qui respire et remet les choses à leur place, sans pour autant renoncer aux cadrages serrés et aux cases jetées dans le feu de l’action.
Le scénario est également équilibré et réussi. Daisuke n’a rien d’un surhomme et, comme tous les débutants, il « subit » ses premières missions, arrivant tout juste à suivre son leader. L’esprit de corps et les relations entre les différents membres de son unité sont au cœur du récit, alternant finement les joies plus ou moins fugaces et les tragédies plus ou moins graves.
Le premier tome de ce triptyque est donc une réussite complète, qui permettra aux amateurs de bande dessinée franco-belge de découvrir un sujet plus souvent traité au format comics ou manga (notamment avec l’excellent Zero pour l’éternité). Ce premier volume se termine sur un petit « cliffhanger », alors qu’approche la bataille de Guadalcanal : celui-ci nous laisse impatients de lire la suite.
Franck Mée
56 pages, 24 x 32 cm, cartonné
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Paquet
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© Éditions Paquet