Il va être difficile de classer cette recension dans l’Aérobibliothèque, car les livres concernant l’aéromodélisme n’y sont pas légion (doux euphémisme !). Mais il faut bien commencer un jour et pourquoi pas avec ce manuel Petits avions, grands pilotes, purement consacré à cette discipline. Ce n’est pas du maquettisme, au sens où nous l’entendons habituellement, mais de l’aéromodélisme, car il s’agit bien de construire et de faire voler un modèle réduit et non pas de réaliser la maquette la plus conforme à un avion original de taille réelle. Ce n’est pas à proprement parler de l’aviation légère non plus, bien que l’aéromodélisme puisse facilement être rattaché aux sports aériens. Nous laisserons donc volontiers ce classement à notre rédacteur en chef, mais vu que vous avez réussi à arriver jusqu’à la lecture de cette recension, c’est bien qu’il aura trouvé !
Avec le titre qui nous intéresse aujourd’hui, l’ouvrage que vous aurez dans les mains n’est pas un livre à proprement parler, bien que relié et de bonne facture. Il s’agit en fait d’un recueil de 239 fiches pédagogiques, formule choisie par l’auteur et déjà pratiquée dans au moins un autre ouvrage paru chez Cépaduès et concernant la radionavigation et l’IFR (sans compter toute une série de cédéroms de formation chez le même éditeur). Cette formule présente des avantages et des inconvénients :
– Le « plus », c’est une grande liberté de consultation. Puisqu’il ne s’agit pas d’un texte linéaire, on peut enchaîner à sa guise la lecture (ou non) des fiches, selon l’intérêt qu’elles semblent présenter. Ici pas de fioritures, si la démarche didactique existe bien, elle tient simplement dans l’ordre de présentation des leçons.
Autre avantage, cela permet à l’auteur de pousser parfois les domaines étudiés vers des notions assez pointues, pas forcément accessibles ni nécessaires au commun des modélistes (profil supercritique, déplacement du centre de poussée, électronique des régulateurs de tension et autres composants…) sans que ce soit gênant puisque l’on peut les « zapper » sans conséquences.
– Le « moins » c’est que c’est une arme à double tranchant, et que celui qui serait attiré par une lecture classique risque parfois de ne pas comprendre vers quelle démonstration on l’emmène, ni qu’elle est l’articulation d’un sujet à l’autre.
Ceci sera vrai en tous cas pour un vrai débutant cherchant à acquérir des connaissances de base. Celui qui aura déjà quelques notions évoluera avec beaucoup plus de plaisir.
Quant au formateur, qui peut être également intéressé par un tel ouvrage, il y verra de merveilleux supports de cours, aux schémas d’une limpidité quasi-parfaite, puisque ce sera ensuite à lui de lier la sauce.
Le contenu lui-même commence comme un traditionnel manuel de formation aéronautique généraliste, avec des sujets sur l’aérodynamique, les avions, les hélices, les moteurs et la mécanique du vol très proches de ce que l’on fait en aviation grandeur, mais bien entendu avec des applications également modélistes, voire presque propres à cette activité pour certains sujets bien particuliers, comme les profils à double courbure et les profils Joukovski, ou encore les moteurs électriques par exemple. Cette première partie représente en volume plus de la moitié des pages. Pour ce qui est de la mécanique du vol, et donc de son application au pilotage, on peut juste regretter que les effets secondaires de la page 161 ne soient pas plus développés en songeant qu’une partie, certes peut-être infime, des modélistes utilise ces effets dans le pilotage dit « deux axes ».
Une seconde partie du livre est purement consacrée aux aspects construction et assemblage de modèles réduits, les radio-commandes, les servomoteurs, les contrôleurs électriques et les accumulateurs. Au fil des pages, vous repenserez simplement au « plus » et au « moins » présentés plus haut.
Enfin une troisième partie rappelle quelques fondamentaux au niveau de l’outillage et de la sagesse élémentaire d’un modéliste, puis présente quelques appareils particulièrement appréciés par l’auteur, qui nous explique pourquoi.
Il est à noter, si vous voulez accéder à l’un de ces chapitres par la table des matières qu’il y a du y avoir une inflation de quatre pages qui n’a pas été répercutée sur celle-ci, fausse à partir de la page 137 (ajouter 4 pour trouver le bon emplacement).
En conclusion, à condition si possible d’avoir par ailleurs quelques notions de base, ce manuel où la somme des connaissances assemblées est loin d’être réduite peut sans problème être pris comme modèle.
Jean-Noël Violette
304 pages, 24 x 17 cm, broché