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Maria Mantegazza

Début des années 1920. Maria Mantegazza, fille italienne d’un espion anglais porté disparu, est devenue pilote pour une petite compagnie de transport. Passionnée d’aviation et de découvertes, elle espère profiter de la variété des missions pour explorer l’Europe et peut-être retrouver la trace de son père. Au fil des pages, elle va participer à un tournage de cinéma, transporter des célébrités, rencontrer un prince turc, livrer des colis, exfiltrer des agents placés dans des endroits où leurs pays ne peuvent pas officiellement intervenir, tirer des banderoles publicitaires, participer à une course…

Nous connaissons bien Seihō Takizawa, mangaka spécialisé dans l’aéronautique – même s’il lui arrive de s’aventurer dans d’autres domaines. Nous avons apprécié ses récits réalistes, sobres, qui présentent sérieusement et dramatiquement des pans parfois méconnus chez nous de la guerre du Pacifique.

Avec Maria Mantegazza, Takizawa ne change pas seulement d’époque et de paysages. Il change aussi radicalement de ton : il s’agit d’un récit d’aventures trépidantes, avec une touche comique assumée. Le chapitre d’ouverture fait ainsi beaucoup penser aux histoires échevelées telles que Lupin III, et la tonalité de l’ensemble, entre humour et action agrémentée d’une touche d’émotion occasionnelle, rappelle un peu les œuvres de Tsukasa Hōjō1. C’est entraînant, amusant, léger, et le scénario évite les répétitions en traitant à chaque épisode une mission bien différente de la précédente. Le dessin suit la même voie, avec un trait plus souple et des personnages plus caricaturaux et expressifs qu’à son habitude.

Maria survolant le Grand Canal de Venise en hydravion
D’un côté, un dessin plus léger, dynamique et caricatural ; de l’autre, le même sens du détail dans l’aéronautique comme dans le paysage…

Pour autant, Takizawa ne renonce pas à ses passions : le cadre historique est bien présent, précis et documenté, les aéronefs sont traités avec sa quête d’exactitude habituelle (même lorsqu’il s’agit d’un dirigeable géant / base secrète de méchant jamesbondien), et on profite même à l’occasion d’explications détaillées sur tel ou tel point technique.

Les fans des récits historiques sobres et sérieux de Takizawa pourront être désarçonnés par ce ton inédit. Mais l’auteur présente ici une facette plus légère et humoristique, avec une héroïne propre à plaire aux adolescentes et adolescents, des aventures totalement fictives en renouvellement constant, et un cadre historique solidement construit. Une recette équilibrée et entraînante qui pourrait par exemple rappeler Porco Rosso – il existe bien pire référence…

Franck Mée


13 × 18 cm, couverture souple et jaquette
Récit complet en huit tomes, environ 170 pages par tome

 

Maria Mantegazza, tome 1, page 1
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Paquet
Maria Mantegazza, tome 1, page 2
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Paquet
Avec l’aimable autorisation des
© Éditions Paquet

 

  1. Auteur notamment de City Hunter, mal adapté en France sous le titre « Nicky Larson », et Cat’s eye.[]
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Paquet Quatre tomes parus à la publication de cette recension : Tome 1 : ISBN 978-2-88932-433-0 Tome 2 : ISBN 978-2-88932-219-0 Tome 3 : ISBN 978-2-88932-458-3 Tome 4 : ISBN 978-2-88932-465-1 8 €