Parmi les pionniers de l’aviation qui firent les beaux jours de la Belle Époque, Louis Gaudart n’est certainement pas le plus connu. Originaire de Pondichéry ― un comptoir français des Indes ― il vient terminer ses études à Paris en 1904 et sort diplômé trois ans plus tard de l’École d’Électricité et de Mécanique Industrielle, la future École Violet. Passionné par le « plus lourd que l’air », il va mettre son intelligence et son esprit pratique au service des plus grands. Dès 1908, il côtoie les frères Voisin, et devient très vite élève du capitaine Ferber. Il fait donc partie de ces quelques pionniers qui volèrent bien avant de recevoir leur brevet qu’il n’obtiendra qu’en 1910. Il devient rapidement ce qu’il est convenu d’appeler pilote d’essai, le premier au monde, et se voit confier les commandes d’appareils comme le laboratoire volant de Legrand et ses multiples configurations dont la plus remarquable est certainement le modèle à moteurs en tandem. Il réalisera de nombreux vols avec le monoplan à poutre armée, l’incroyable Torpille Paulhan-Tatin qui vole à près de 130 km/h ou encore l’aile volante d’Arnoux. Puis il vient à l’hydraviation où il rejoint Louis Schreck à Saint-Omer, c’est l’épopée des avions d’Artois. Il participe à leur conception puis au pilotage et se retrouve présent à la plupart des meetings marins de l’année 1912, jusqu’au meeting de Monaco d’avril 1913 qui lui sera fatal.
Jean-Pierre Sourdais, officier mécanicien de l’armée de l’air, rend hommage à ce pionnier presque oublié à travers un ouvrage reposant essentiellement sur une compilation des articles de presse de l’époque concernant non seulement Louis Gaudart, mais aussi les événements, les institutions et les techniques aéronautiques auxquels Louis Gaudard fut mêlé. La partie iconographique est composée de plus de 150 illustrations dont beaucoup sont originales et auxquelles il ne manque parfois que la couleur et surtout quelques plans 3 vues.
Un ouvrage de 230 pages qui viendra combler un vide dans les bibliothèques des passionnés, chercheurs et simples curieux de ces débuts héroïques de l’aéronautique dont Louis Gaudart fut le premier des pilotes d’essai et dont la carrière peut être résumé par cette citation tirée de La Revue Aérienne du 25 avril 1913 : « Lorsqu’un inventeur voulait mettre à l’essai un appareil nouveau rompant avec toutes les coutumes de l’aéronautique, lorsqu’il y avait à oser, à comprendre et à corriger, c’est à Louis Gaudart qu’il s’adressait. »
Thierry Matra
231 pages, 21 x 29,7 cm, broché