Paru en 1994, le premier tome des Tigres volants, relancés par Molinari vingt ans après leurs aventures dans Tora, avait un parfum des années 70, un scénario échevelé et un dessin dans la pure tradition de l’époque.
Avec le second volume, paru en 1995, Richard D. Nolane modernise un peu la narration. Plutôt qu’une suite d’épisodes d’action rapide, Mission à Singapour propose une histoire unique, celle de l’escorte de l’avion d’une « huile » chinoise échouée à Singapour et qui doit rejoindre la Birmanie. Scott Cannon, ses équipiers et leurs Curtiss P-40 sont évidemment désignés pour la mission, qui sera périlleuse non seulement à cause des chasseurs japonais, mais aussi du fait du comportement ambigu du Chinois convoyé. Toujours plus adapté à un public adolescent avide d’aventures qu’aux adultes soucieux de réalisme, le scénario est tout de même sensiblement plus travaillé que dans le premier tome et évite les écueils les plus évidents.
Sur le plan graphique, on retrouve le trait classique de Molinari, efficacement inspiré des comics et qui faisait merveille dans les illustrés des années 70. La mise en pages dynamique supporte agréablement les scènes d’action, mais les planches narratives sont très chargées et auraient gagné à un peu d’aération. La mise en couleurs ne mérite ni éloge ni condamnation particulière : confortablement installé quelque part entre les teintes délirantes des Buck Danny d’antan et le travail graphique chirurgical d’un Air Forces Vietnam, Jean-Marc Wesolowski « fait le job » avec efficacité quoique sans génie.
Le bilan est donc plutôt positif : ce deuxième tome étant globalement plus réussi que le premier, en particulier sur le plan du scénario. Il ne s’adresse évidemment pas aux historiens, mais il peut faire une honnête distraction pour un adolescent… ou un adulte nostalgique des BD de sa jeunesse.
Franck Mée
48 pages, 21,5 x 29 cm, relié couverture rigide
– Couleurs par Jean-Marc Wesolowski
– La collection « Les Tigres volants
© Éditions Soleil
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