Ce quatrième tome clôt une quadrilogie dont les précédents volumes ont été publiés en 2017, 2020 et 2022.
Les trois auteurs après avoir couvert l’activité américaine et canadienne sur le sol français jusqu’en 1967, abordent dans cet opus quatre sujets formant chacun une partie de l’ouvrage.
Le premier chapitre est consacré au personnel civil français ayant travaillé « aux Américains », et évoque les conditions d’embauche, de travail, d’évolution de carrière, les différences de statut et de façon de faire, les rémunérations, les effectifs, les difficultés de trouver de la main d’œuvre qualifiée. Des témoignages équilibrés, des reproductions de documents d’époque et des photographies complètent ce sujet qui pourrait ne pas intéresser le lectorat uniquement porté sur le matériel volant ou les infrastructures.
Les bases aériennes secondaires de l’OTAN en France font l’objet du deuxième chapitre, sur 90 pages. Le concept est expliqué, ainsi que les alternatives, et la stratégie de la dispersion. On retrouve ici des noms d’aérodromes dont certains sont restés dans les mémoires tandis que d’autres ont sombré dans l’oubli. La présence américaine au Maroc y est également évoquées. Photographies noir et blanc et couleur des avions et des aérodromes illustrent les propos, ainsi que des plans et schémas d’aménagement.
Plus surprenante mais finalement pertinente eu égard au titre de la série, la présence de la sixième flotte américaine à Villefranche-sur-Mer est couverte en une vingtaine de pages.
Enfin, la dernière partie aborde dans un premier temps l’évacuation des personnels américains non combattants, comprenez les familles, si une attaque avait eu lieu contre l’OTAN. Le second sujet concerne le départ des troupes, sous le vocable d’opération FRELOC, en 1966-1967. Et on comprend à quel point cela a pu représenter un cauchemar logistique et comptable.
Remerciement et préambule ouvrent ce quatrième tome qui s’achève sur une conclusion pour l’ouvrage, une autre pour la quadrilogie, 10 annexes, une bibliographie mais aucune référence d’archive, un glossaire et une table des matières curieusement placée à la fin.
Richement illustré de photographies noir et blanc et couleur, d’époque et actuelles, l’ouvrage est écrit dans un français impeccable. Des notes de bas de page sourcent les informations données dans le corps du texte, quand les auteurs l’estiment nécessaire.
Ce tome parachève donc cette série sur une période souvent évoquée au travers d’articles de magazines, de biographies ou autobiographies de pilotes, ou d’histoire d’un aérodrome spécifique, en apportant une vue d’ensemble sur l’USAFE et la RCAF en France, particulièrement éclairée et documentée.
Jocelyn Leclercq



