En 2012, François Besse nous avait régalés avec une première édition de cet ouvrage (260 pages), épuisée en 2018.
L’année 2020 a été une année charnière, avec la disparition à 93 ans de Pierre Robin, rejoignant Jean Délémontez, parti cinq ans plus tôt. C’était donc une bonne raison de faire paraître une seconde édition, mise à jour (273 pages).
La nouveauté portant principalement sur les annexes, voici à titre de comparaison les anciennes et les nouvelles :
2012:
1) Rapport CEV sur les DR-100, 105 et 1050
2) Chronologie Centre-Est Aéronautique, Avions Pierre Robin et Dyn’Aéro
3) Projets sans suite…
4) Chiffres de production
2020 :
1) Dossier CNRA du F-PIER
2) Rapport CEV sur les DR-100, 105 et 1050
3) Chronologie Centre-Est Aéronautique, Avions Pierre Robin et Dyn’Aéro
4) De la « descendance » des avions portant la griffe Robin
5) Projets sans suite…
6) Chiffres de production
On constate un enrichissement de l’ensemble. La chronologie est évidemment mise à jour, et la « descendance des avions portant la griffe Robin » répond parfaitement à une petite remarque que nous avions formulée il y a 13 ans, le souhait de retrouver les appareils construits à partir d’ailes de DR-300 et DR-400 comme les Midour de Nogaro. Outre ces appareils de construction amateur sont inclus ici les Robin-Rotax de Nogaro Aviation, les Oceanair, les productions de SE-Aviation et d’Elixir Aircraft, mais aussi des nouvelles de la carrière professionnelle de Christophe Robin.
Nous ne pouvons donc que renouveler notre satisfecit, et conseiller à nouveau ce superbe ouvrage.
Jean-Noël Violette
Coup de cœur 2012 |
Robin, pour bien des pilotes privés, c’est depuis plus de cinquante ans un nom mythique. Il faut dire que l’on trouve sur nos aérodromes bon nombre d’appareils produits par la firme dijonnaise, qu’ils font partie du décor et un peu de la famille. Et la plupart sont aimés pour leurs qualités de vol et leur simplicité de pilotage. Aussi c’est avec grand plaisir que nous vous présentons le remarquable livre que le journaliste aéronautique François Besse vient de consacrer à cette marque.
En commençant à m’attabler devant le copieux menu — 260 pages de papier fort, richement illustrées — je me suis demandé pourquoi l’auteur, dans son introduction, tenait à préciser qu’il ne s’agissait pas de l’histoire des avions Robin, insistant plutôt sur le côté « saga ».
On en découvre la clef aux trois quarts du livre, quand l’auteur commence la narration de l’aventure « Christophe Robin », très parallèle au schéma des années « Pierre Robin ».
Ce n’est pas « l’histoire » mais la « double histoire » des avions Robin. Et c’est effectivement une saga familiale, où les hommes (et femmes), et pas seulement les membres de cette famille de constructeurs elle-même, ont autant d’importance que les appareils qu’ils ont rêvé, conçus, fabriqués, essayés, mis en valeur et vendus.
Si la trame chronologique est dans l’ensemble respectée, il y a des entorses volontaires de manière à suivre l’ordre des désignations. C’est assez judicieux, car il est vrai que l’on s’égare facilement dans les multiples appellations des avions produits par cette marque, et le choix de François Besse a l’avantage de nous les présenter de façon logique, selon leurs concepteurs (Délemontez pour les D- et DR-, Heintz pour les HR-…) et/ou leur mode de construction (évolution chez Robin des « bois » aux métalliques, puis aux plastiques).
On se rend vite compte que le livre a été rédigé en accord (voire à la demande, comme l’auteur nous l’explique) de la famille du constructeur : c’est une corne d’abondance nous présentant de manière vivante l’histoire de chaque appareil, avec des fiches techniques et des développements de certains points de détail, le tout rehaussé par une très riche iconographie. Pour préciser ce dernier point, on trouve toute une collection de photos fournies par les principaux intéressés, des écorchés et des reproductions de documentation constructeur.
La narration historique alterne également avec des encarts mettant en exergue certains points : le principe de l’aile Délemontez, des présentations de la menuiserie, du bureau d’étude et des services commerciaux, l’évolution de l’usine, des évaluations en vol de Jacques Lecarme ou de Jean Eyquem parues dans la presse, etc. Ces encarts représentent parfois plusieurs pages, imprimées sur un fond légèrement coloré de manière à permettre une reprise de la lecture principale plus aisée.
Beaucoup d’explications techniques sont données, et on trouve par exemple, pour ce qui est des capots-moteur, un rappel des travaux de Jean-Paul Vaunois.
Enfin, un plus indéniable réside dans le fait que François Besse ne semble pas pratiquer la langue de bois, et il est plaisant de retrouver sous sa plume certaines anecdotes et explications connues dans le Landerneau aéronautique mais restées jusque là de tradition orale. Il en va ainsi de la perte de savoir-faire liée à des licenciements à l’époque de l’affaire « des longerons », des raisons indemnitaires de la préférence du MS-235 au DR-400 pour remorquer à St-Auban, du surnom « coupe-racines » donné au R2160 par les moniteurs des centres nationaux, etc.
C’est lors du chapitre consacré au DR-400 que l’auteur évoque les turbulences des années 2000, les multiples repreneurs, les déchirements et les procès qui caractérisent l’imbroglio de ces dernières années, et il lui a fallu bien de la patience pour arriver à dénouer tous les fils de cette affaire.
Mais la fin de l’ouvrage, après la grande partie dédiée à Pierre Robin, et la petite consacrée à son fils Christophe, se veut un peu plus optimiste en les réunissant sur le projet commun du bimoteur Twin-R.
Certains passages pourront sembler familiers à certains lecteurs, car quelques chapitres (histoire de Dyn’Aéro, prise en main du Twin-R…) sont des articles que l’auteur avait écrits pour la revue Piloter, textes qu’il a repris et remis en page pour cette édition.
[…]
Pour le clin d’œil, j’ai bien aimé le DR-400 vu comme « fer de lance » de la production Robin, ce qui est tout de même un comble pour un appareil emblématique de la construction « bois et toile »… Mais tout ceci n’est que broutilles : par la qualité de l’ensemble, cet ouvrage mérite son coup de cœur 2012. Bravo !
Jean-Noël Violette
273 pages, 21 x 29,7 cm, impression quadrichromie
plus de 600 illustrations
1,300 kg
– Coup de cœur de l’Aérobibliothèque 2012
Avec l’aimable autorisation de
François Besse
Avec l’aimable autorisation de
François Besse
Avec l’aimable autorisation de
François Besse
Avec l’aimable autorisation de
François Besse