Cet ouvrage traite de la problématique (quoi, quand, qui, comment, où…) de la motorisation des appareils à décollage vertical (VTOL vertical take-off & landing en anglais), dans un contexte historique et dans le cadre de l’utilisation future des énergies. L’auteur, Christian Mercier, est centralien de formation et enseignant du sujet dans de prestigieuse écoles et universités en France et en Allemagne. C’est d’ailleurs un travail issu de ses cours qu’il nous présente.
Certains points sont particulièrement intéressants :
– la notion de changement de masse des réserves de carburant (moteurs thermiques, diminution au cours du vol) ou non (moteurs électrique, masse constante) ;
– le stockage de l’énergie (batteries) ;
– les supercondensateurs ;
– l’hypertrophie des réservoirs pour les moteurs à hydrogène ;
– la « sélection naturelle » qui a privilégié historiquement les hélicoptères parmi les VTOL ;
– la nécessité d’une parité des multimoteurs, en cas de panne ;
– l’hybridation aérodynamique, soit le montage expérimental d’ailes pour améliorer la finesse, une finesse de 15 nous étant présentée comme équivalant plus ou moins au triplement de la capacité des batteries .
– et bien d’autres.
On note toutefois un léger biais de raisonnement : l’auteur nous fait un état des lieux peu rassurant mais très détaillé en ce qui concerne les énergies fossiles à assez court terme. On comprend son parti-pris pour sa démonstration, car on n’en trouve pas le pendant pour ce qui est des réserves mondiales de matériaux nécessaires à la fabrication des batteries, voire pour ce qui est de leur « coût » écologique de production. On a donc comme synthèse une thèse (très respectable au demeurant), mais pas forcément son antithèse.
Un autre petit défaut, aisément corrigeable pour une ré-édition ultérieure, réside dans la règle « On ne met pas d’accent à Breguet » que l’on trouve régulièrement enfreinte dans les livres présentés dans l’Aérobibliothèque. Ici, on a choix, parfois accentué (1), parfois correctement écrit (2). On trouve même parfois les deux versions das la même page.
Le texte est rédigé à la manière de notes de cours ou de travail dirigé, sans trop de fioritures pédagogiques. Le livre est abondamment illustré de tableaux, schémas, graphiques et photos. C’est également un bon état des lieux des machines actuellement (2024) construites ou en développement. Hasard malheureux du calendrier de parution de cette édition, le début de l’ouvrage met en exergue le Volocopter 2X « bel exemple de « spinoff » et de « startup » en aéronautique » (3).
L’ouvrage se termine, outre par une table des matières détaillée sur trois pages, en annexe, par un tableau de données et par une liste de QR-codes permettant d’accéder à des vidéos de eVTOL.
Au final, nous avons un ouvrage intéressant, qui devrait séduire avant tout les étudiants en motorisation.
Jean-Noël Violette
Notes :
(1) pages 9, 42, 47.
(2) Pages 9, 32, 42, 47, 52, 53 et la table des matières.
(3) N’ayant pas obtenu les autorisations administratives pour utiliser ses appareils lors des jeux Olympiques de Paris 2024, la société Volocopter a déposé le bilan en janvier 2025.