Cet ouvrage fait partie de ceux dont Philippe Ballarini n’aura pas eu le temps d’écrire la recension.
Dans un courrier qui lui était adressé par Roland Baladi pour en accompagner l’envoi, ce dernier en appelait à notre indulgence.
Alors soyons magnanimes. Il s’agit principalement des commentaires d’un carnet de vol, présenté comme un patchwork de micro événements, toutes ces erreurs, tous ces oublis qui font généralement redouter un pilote qui débarque dans un nouvel aéro-club : vol aux limites basses d’un réservoir ou par conditions météo largement dégradées, panne de batterie en ayant oublié de la couper, posé par erreur sur un taxiway, navigation aléatoire, atterrissage train rentré sur un Fournier, oubli de passer à la douane, vol avec le cache-pitot en place, etc.
Paradoxalement, le leitmotiv de ce recueil de souvenirs, à la seule lecture d’un carnet de vol, est « Je ne me souviens plus…»
Des lieux, des circonstances, des personnes impliquées, etc.
Par indulgence, nous ne parlerons pas de grammaire et d’orthographe, et nous n’insisterons pas trop sur le style « parlé » du vocabulaire (1). Un point quand même regrettable, c’est l’apparence si austère d’un ouvrage écrit par un ancien des Beaux-Arts. Il y a cependant quelques illustrations en noir & blanc à l’intérieur.
Comme nous avons promis une certaine mansuétude, notons une particularité intéressante dans les toutes premières pages : comme l’auteur apprend à piloter des planeurs très jeune en Egypte, c’est sur des appareils peu communs dans la littérature française, sur biplace « T-21 Prefect » (2) et sur monoplace (Slingsby) Cadet.
Si c’est surtout un petit (73 pages) carnet de « souvenirs à trous », le principal est que l’auteur ait apprécié de se replonger dans ses carnets de vol, le temps de revivre au moins par la pensée quelques épisodes de sa vie de pilote du dimanche. Citons la 4e de couverture, très représentative du livre :
« Parti pour lister ici
tous les appareils que j’ai pilotés
je me suis découragé avant la fin
et même avec l’IVAC sur mon portable
je n’ai pu répertorier
tous les terrains où je me suis posé.
Je le confesse,
je me suis fait plaisir à écrire tout ça. »
Jean-Noël Violette
Notes :
(1) « Assoce » pour association, « nave » pour navigation, « chiottes », « pizza pas dégueue »…
(2) Confusion de notation entre les Slingsby T21 Sedbergh et T30 Prefect.
14,8x21cm, 73 pages, broché, couverture souple.
L’ouvrage, en auto-édition, n’est disponible qu’auprès de La Maison du Livre-Aviation